Je suis tombé hier, par hasard, sur le blog de madame Gruiikkk, que je n'avais pas l'honneur de connaître. Enchanté.
Donc voilà , la visite de son blog m'a foutu le cafard, non pas que ledit blog soit déprimant, bien au contraire, mais parce qu'il représente quelque chose que j'ai toujours voulu faire (impression générale, je sais pas si en vrai elle est vraiment comme ça) mais que ma putain d'éducation de petit blanc de la classe moyenne bien élevé m'a toujours empêché de réaliser (d'où probablement mes incessantes frustrations, qui perdurent à l'âge mûr que j'ai atteint).

Voilà c'est dit, j'ai toujours voulu être un punk destroy, évoluer dans les milieux z'obscurs et marginaux, mais je l'ai jamais fait. J'ai jamais claqué la porte de chez moi, j'ai jamais tout envoyer bouler, au lieu de ça je m'enfermais dans ma chambre avec mes putains de disques aux couleurs grises et noires quand ça allait pas bien, et avec des disques aux couleurs roses, jaunes ou pourpres (ou bleues avec des bébés dans l'eau) quand j'étais vénère. Pareil, j'ai jamais réussi à aller jusqu'au bout de mes envies de look, simplement parce que ça aurait fait de la peine à mes vieux, au reste de la famille, par trouille du qu'en dira t-on aussi probablement. C'est leur faute aussi ils ont dû être des parents trop aimants, trop doués pour pas rater totalement l'éducation de leur gamin.

J'ai mis dix ans à écrire un putain de bouquin à la con, j'ai joué dans des groupes qui n'ont jamais osé aller enfoncer les portes, je suis allé à des concerts sans oser pogoter au milieu des autres, sauf avec une bonne dose d'alcool mais là c'était pitoyable en général, j'ai toujours écouté mes disques tout seul, et ça continue, musique à fond, assis comme un con à rien faire, ça me rappelle mon grand-père qui s'enfermait dans son bureau et écoutait pendant des heures de la musique classique, les mains jointes et les yeux fermés.

Je continue comme ça, histoire de bien sentir cette boule de colère et de frustration qui dévore mes tripes sans jamais sortir par les yeux et les oreilles dans une gerbe de sang bienfaitrice. Quant à mes envies de faire des collages porno-sanglants ou de la sculpture avec des cadavres et du métal et tout ça, je sais que je le ferais jamais, c'est trop tard, il faut s'occuper des gamins, mener sa vie normale et souriante, et vogue le néant.
Mais surtout, en plus, maintenant, une petite voix me dit, et je sais qu'elle a raison même si je refuse de l'accepter, que tout ça est tellement vain, qu'on n'est que des tas de barbaque flottant dans de l'eau, voilà ce qu'on est, alors les looks, et les attitudes, les oeuvres d'art, la création, quelle connerie, c'est tellement inutile, ça n'aide en rien (désolé mme Gruiikkk, je vous connais pas mais c'est pas contre vous, j'aime bien ce que vous faites, et vous avez de bons goûts musicaux).

Allez j'arrête là , c'est peut-être The Automatic qui me met dans cet état-là , va savoir, j'écoute ça en boucle depuis 3 jours. Il va finir dans mon best-of de 2006 cet album si ça continue.